La production française de maïs grain se dégrade encore

Le 13 novembre 2025, à l’issue de son conseil spécialisé des grandes cultures et des marchés céréaliers », FranceAgriMer a présenté ses nouveaux bilans français pour la campagne de commercialisation de 2025-2026, arrêtés au 1er novembre. Sans grande surprise, celui du maïs grain s’allège encore au niveau de sa production. L’organisme l’estime désormais à 12,323 millions de tonnes, soit une baisse de 3 % par rapport à son estimation du mois précédent. « On perd quasiment 300 000 tonnes sur un mois », a précisé en conférence de presse Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques chez FranceAgriMer pour le marché français des céréales. Par rapport à la précédente campagne de commercialisation de 2024-2025, le recul de production serait de 11 %.

Les autres postes du bilan évoluent peu d’un mois sur l’autre. FranceAgriMer a intégré un léger retrait des exportations françaises vers l’Union européenne de 1 %, portant les ventes totales de maïs grain à un peu plus de 5 millions de tonnes. « Le stock final serait légèrement rehaussé de 1 % par rapport au mois précédent à 1,973 million de tonnes, ajoute Habasse Diagouraga. Il serait donc un peu plus tendu que celui observé les campagnes précédentes. » En 2024-2025, le stock final avait été établi à 2,194 millions de tonnes.

En Europe centrale, un basculement vers les céréales à paille

La France et sa petite récolte de maïs ne font pas figure d’exception. En effet, d’autres producteurs européens ont eu aussi souffert de la sécheresse, voire de la canicule, au printemps et été dernier. « La Commission européenne a encore ajusté à la baisse les rendements du maïs dans la zone mer Noire et Europe centrale, confirme Jean Jacquez, chargé d’études économiques chez FranceAgriMer pour le marché européen des céréales. Pour la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie, l’année 2025 sera la plus petite récolte de maïs depuis 2007 », ajoute-t-il. En effet, les rendements dans ces trois pays seraient en retrait de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, contre environ 4 % en France.

« La production de ces trois pays d’Europe centrale est très mauvaise ces dernières années, et vraiment en dessous de la moyenne sur cinq ans », renchérit Jean Jacquez. Cette situation a pour conséquence une réorientation des surfaces vers les cultures d’automne, notamment les céréales à paille. « En Roumanie, les opérateurs locaux nous rapportent déjà ce basculement chez leurs producteurs, indique Jean Jacquez. En 2025, le pays est déjà sur un record de production de blé tendre à 13 millions de tonnes. On peut donc s’attendre à retrouver des niveaux similaires sur les prochaines campagnes. » Plus globalement, FranceAgriMer prévoit une hausse de la production de céréales à paille en Europe centrale dans les années à venir.

Ce bassin de production pourrait aussi occuper une place de plus en plus importante dans les échanges : à la même date, la Roumanie est le premier exportateur européen de blé tendre et d’orge sur la campagne de commercialisation de 2025-2026, devant la France. Cette dernière dépasse, mais « de justesse », la Roumanie sur les exportations européennes de maïs, rapporte Jean Jacquez.